Un nouveau concurrent dans la catégorie des SUV électriques familiaux
Le marché des SUV électriques familiaux, dominé par des leaders comme le Tesla Model Y, voit arriver un nouvel entrant ambitieux : le BYD Sealion 7. Le constructeur chinois BYD, deuxième plus grand fabricant de véhicules électriques au monde, enrichit son catalogue avec ce modèle, qui se veut une alternative premium dans une catégorie où la compétition est féroce. Mais que vaut réellement ce SUV coupé électrique face à ses concurrents ? C’est ce que nous avons exploré à travers un essai détaillé.
Trois configurations pour répondre à divers besoins
Le BYD Sealion 7 est disponible en trois versions distinctes : Comfort, Design AWD et Excellence AWD. Ces variantes se différencient principalement par leur motorisation et leur capacité de batterie. La version d’entrée de gamme, Comfort, est une propulsion équipée d’une batterie de 82,5 kWh. Les deux autres modèles, Design AWD et Excellence AWD, adoptent un système à quatre roues motrices grâce à l’ajout d’un moteur électrique sur le train avant. Notons que la version Excellence bénéficie d’une batterie plus grande de 91,3 kWh. Cette configuration haut de gamme affiche une autonomie théorique de 502 km selon le cycle WLTP. Cependant, il n’existe pas de modèle propulsion avec cette batterie de grande capacité. Cela place le Sealion 7 en retrait par rapport à certaines références comme le Tesla Model Y Long Range, qui offre jusqu’à 622 km d’autonomie dans sa version propulsion.
Un prix qui fait débat
Le Sealion 7 est proposé à partir de 46 990 € sur le marché français. Toutefois, il n’est pas éligible au bonus écologique en raison de sa fabrication en Chine. Cette contrainte réduit son attractivité face à des modèles concurrents comme le Tesla Model Y, qui démarre à un tarif légèrement inférieur (44 990 € hors bonus). La version Excellence AWD, que nous avons testée, atteint un prix de 56 490 €, ce qui la place dans une fourchette tarifaire premium.
Design et dimensions : entre originalité et pragmatisme
Avec une longueur de 4,83 m, le BYD Sealion 7 se positionne dans la catégorie des grands SUV familiaux. Le design extérieur, marqué par des courbes fluides, s’inspire de l’univers aquatique, en cohérence avec son appellation. L’intérieur suit la même logique, avec des matériaux de qualité comme le similicuir, qui habille généreusement les surfaces visibles. Cependant, tout n’est pas parfait. Certains ajustements, comme les boutons du volant ou des détails de finition, peuvent décevoir les acheteurs les plus exigeants. À cela s’ajoutent quelques bémols mineurs, comme la ventilation bruyante ou la sonorité peu agréable des clignotants.
Un espace généreux, mais des compromis
À l’arrière, les passagers disposent d’un espace généreux et de nombreux équipements, tels que des sièges chauffants, des dossiers inclinables et un toit panoramique. Cependant, la place centrale arrière est moins accueillante en raison d’un dossier rigide intégrant un accoudoir. Le coffre principal offre une capacité de 520 litres, complétée par un petit compartiment à l’avant (frunk) de 58 litres, idéal pour ranger les câbles de recharge.
Technologie embarquée : des atouts et des limites
Le Sealion 7 se distingue par son écran tactile central de 15,6 pouces, capable de pivoter entre une position horizontale et verticale. Si cette fonctionnalité est originale, elle reste quelque peu gadget, d’autant plus que les systèmes Android Auto et Apple CarPlay ne sont disponibles qu’en mode horizontal. L’interface utilisateur, bien que complète, souffre de quelques bugs et erreurs de traduction, notamment dans le système de navigation embarqué.
Des fonctions modernes, mais perfectibles
Le modèle Excellence intègre un affichage tête haute minimaliste et un combiné d’instruments numérique de 10,25 pouces. Cependant, certaines informations, comme celles du GPS, ne s’affichent pas toujours correctement. L’équipement de série est pléthorique, comprenant des sièges avant chauffants et ventilés, un purificateur d’air, un chargeur à induction de 50 W, et plusieurs ports USB-C. L’application mobile de BYD, censée permettre la gestion à distance de la voiture, a toutefois révélé des lacunes majeures lors de notre test. Un QR code nécessaire pour l’appairage était introuvable, un problème apparemment récurrent selon des retours d’autres utilisateurs.
Sur la route : des performances brutes, mais un comportement perfectible
Avec ses 390 kW (530 ch) et 690 Nm de couple, la version Excellence AWD impressionne sur le papier. Elle réalise le 0 à 100 km/h en 4,5 secondes, une performance remarquable pour un SUV de cette catégorie. Pourtant, ces chiffres flatteurs masquent un comportement routier décevant.
Un compromis difficile entre dynamisme et confort
Les suspensions, bien que souples, ne parviennent pas à offrir un confort optimal, notamment sur les modèles équipés de jantes de 20 pouces. En virage, le Sealion 7 souffre d’un roulis marqué et d’une instabilité du train arrière, qui peut surprendre les conducteurs. Avec une masse de 2 435 kg, ce SUV peine à masquer son poids important, en partie dû à ses batteries de type LFP (lithium-fer-phosphate).
Autonomie et recharge : des performances en retrait
Sur le plan de l’autonomie, le Sealion 7 affiche des consommations relativement élevées : environ 21 kWh/100 km en cycle mixte et jusqu’à 29 kWh/100 km sur autoroute. En conditions réelles, cela se traduit par une autonomie d’environ 400 km en usage mixte et seulement 300 km sur autoroute à 130 km/h. Pour un trajet autoroutier avec une plage de recharge de 10 à 80 %, il faut prévoir des pauses fréquentes, toutes les 1h30 environ. La version Excellence se rattrape quelque peu avec une puissance de charge rapide de 230 kW, permettant une recharge de 10 à 80 % en 24 minutes. Toutefois, ce chiffre reste en deçà des standards établis par certains concurrents comme Tesla. En courant alternatif, le véhicule dispose d’un chargeur embarqué de 11 kW et offre une fonction V2L (vehicle-to-load) pour alimenter des appareils externes.
Un verdict mitigé face à une concurrence féroce
Le BYD Sealion 7 a des arguments à faire valoir, notamment une finition intérieure soignée, un équipement riche et des performances d’accélération impressionnantes. Cependant, il est loin de s’imposer comme une référence. Sa consommation élevée, son comportement routier perfectible et son autonomie limitée le pénalisent face à des modèles comme le Tesla Model Y, mieux équilibrés dans ces domaines. À cela s’ajoute une stratégie tarifaire peu compétitive en Europe, où BYD propose son Sealion 7 à des prix sensiblement supérieurs à ceux pratiqués en Chine. Dans une catégorie aussi disputée que celle des SUV électriques familiaux, ces faiblesses risquent de limiter son attrait auprès des consommateurs européens exigeants. Pour l’instant, le Sealion 7 reste un choix à considérer pour ceux qui recherchent un SUV familial différent, mais il devra améliorer plusieurs aspects pour réellement rivaliser avec les meilleurs.