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Linky : 2,1 millions de Français pénalisés dès cet été

Un tournant décisif dans l’adoption des compteurs communicants

Depuis plusieurs années, la question de l’installation des compteurs communicants, tels que le Linky, alimente les débats en France. Si la majorité des foyers ont adopté ce dispositif, une partie de la population reste réticente à basculer vers cette technologie. Cependant, à partir du 1er août 2025, ces réticences auront un coût. Une décision récente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a scellé le sort des utilisateurs refusant encore ce compteur connecté. À défaut de mise en conformité, des frais supplémentaires viendront désormais alourdir leur facture énergétique.

Une facturation supplémentaire pour les réfractaires

Pour les consommateurs qui persistent à ne pas installer de compteur Linky, des pénalités financières entreront en vigueur. Concrètement, une somme de 6,48 € sera ajoutée à leur facture tous les deux mois, ce qui représente un total annuel de 38,88 €. Ces frais visent à compenser les coûts engendrés par la gestion des anciens compteurs, notamment les relevés manuels et leur maintenance. Mais ce n’est pas tout. En cas de non-transmission des données de consommation, des frais supplémentaires pourront s’appliquer. Cette seconde pénalité, de 4,14 € tous les deux mois (soit 24,84 € par an), vise à inciter les consommateurs à transmettre leurs index ou à programmer un rendez-vous pour un relevé. Ces mesures cumulées pourraient donc faire grimper la facture à plus de 63 € par an pour les foyers concernés.

Des exceptions pour certains foyers

Il est important de préciser que ces frais ne s’appliqueront pas de manière uniforme. Les foyers pour lesquels l’installation d’un compteur Linky est techniquement impossible seront exonérés de ces pénalités. En revanche, pour les autres, l’objectif est d’inciter à une adoption généralisée du dispositif, tout en couvrant les dépenses additionnelles occasionnées par leur choix de conserver un ancien compteur.

Les raisons derrière cette décision

La mise en place de ces frais n’est pas un simple caprice : elle répond à des enjeux économiques et techniques. Enedis, le gestionnaire du réseau électrique, justifie cette mesure par les coûts supplémentaires engendrés par la gestion des anciens compteurs. En effet, maintenir le système de relevé manuel mobilise des ressources humaines et entraîne des dépenses que l’entreprise cherche désormais à équilibrer. En parallèle, le compteur Linky s’inscrit dans une démarche de modernisation du réseau électrique national. Ce dispositif connecté permet une gestion plus efficace de la consommation énergétique, notamment en facilitant la détection des pannes, en optimisant la distribution d’énergie et en encourageant les économies d’énergie. Dès lors, le maintien des anciens compteurs représente un frein à cette modernisation.

Un enjeu financier pour les utilisateurs

Pour les foyers concernés, cette nouvelle facturation pourrait peser lourdement sur le budget énergétique. Certains y voient une forme d’injustice, estimant qu’ils ne devraient pas payer pour un choix qui relève de leurs convictions personnelles ou de leur scepticisme face à une technologie controversée. Cependant, pour Enedis et la CRE, ces frais sont une manière de garantir que les coûts supplémentaires ne soient pas supportés par l’ensemble des consommateurs, mais uniquement par ceux qui refusent le compteur Linky.

Le profil des foyers concernés

Selon les chiffres communiqués, environ 2,1 millions d’utilisateurs n’ont pas encore adopté le compteur Linky. Ce chiffre, bien qu’en baisse par rapport aux années précédentes, reste significatif. Il inclut des foyers qui, pour des raisons techniques, logistiques ou personnelles, ont refusé ou repoussé l’installation du dispositif.

Les motivations des opposants

Les arguments des réfractaires au compteur Linky sont variés. Certains craignent des risques pour la santé liés aux ondes électromagnétiques émises par l’appareil, malgré les assurances des autorités sanitaires. D’autres dénoncent une atteinte à la vie privée, redoutant une collecte excessive de données personnelles sur leur consommation énergétique. Enfin, une partie des opposants rejette simplement ce qu’ils perçoivent comme une contrainte imposée par les pouvoirs publics ou les entreprises énergétiques.

Les avantages du compteur Linky

Malgré les réticences, il est indéniable que le compteur Linky offre plusieurs avantages. Parmi eux, on peut citer :

  • La possibilité de relever la consommation à distance, sans nécessiter l’intervention d’un technicien.
  • Une facturation basée sur la consommation réelle, évitant ainsi les estimations souvent sources de litiges.
  • Une meilleure gestion des pics de consommation, contribuant à la stabilité du réseau électrique.
  • La capacité pour les utilisateurs de suivre leur consommation en temps réel et d’adopter des comportements plus économes en énergie.

Ces atouts s’inscrivent dans une logique de transition énergétique, visant à rendre le réseau électrique plus intelligent et plus durable.

Les perspectives pour l’avenir

Avec la mise en place de ces nouvelles pénalités, il est probable que de nombreux foyers récalcitrants finissent par adopter le compteur Linky. Cependant, cette transition risque de continuer à susciter des débats, notamment sur la question de la liberté individuelle face à des mesures jugées contraignantes. À terme, l’objectif des autorités est d’atteindre une couverture quasi-totale du territoire en compteurs communicants. Cela permettra non seulement de moderniser le réseau, mais aussi de répondre aux défis posés par la transition énergétique, comme l’intégration des énergies renouvelables et la gestion des véhicules électriques.

Conclusion

La décision de la CRE d’instaurer des frais pour les foyers refusant le compteur Linky marque une étape importante dans la généralisation de cette technologie. Si cette mesure vise à encourager l’adoption d’un dispositif aux multiples avantages, elle soulève également des questions d’éthique et d’équité. Reste à voir si ces pénalités financières suffiront à convaincre les réfractaires ou si elles alimenteront, au contraire, un sentiment de mécontentement chez une partie de la population. Une chose est certaine : le débat autour du compteur Linky est loin d’être clos.